Michel Gionet : un formateur à l’écoute
Vous avez peut-être déjà vu ou rencontré Dr Guy-Môve, un clown thérapeutique très actif à la Fondation Dr Clown. Derrière le nez rouge, Michel Gionet est un comédien, metteur en scène et formateur avec une empathie et un sens de l’écoute aussi grands que les épaulettes de son personnage clownesque.
Nous nous sommes entretenus avec lui pour connaître son parcours et sa vision de l’art clownesque.

Q : Comment le clown est-il arrivé dans ta vie?
Michel : Je me rends compte que j’ai été attiré par le cirque très jeune. Mon premier contact, c’est à la télé communautaire. J’apprenais à faire des sculptures en ballons avec Pico le clown. Ensuite, j’ai appris à jongler par moi-même, en jouant avec des balles. Je me suis acheté un monocycle à 14 ans. J’étais tout seul, dans ma petite banlieue, à partir sur mon monocycle comme ça, pour le fun!
Plus tard, j’ai fait mes études à l’École nationale de théâtre du Canada, donc c’est le théâtre qui a pris la place. J’ai découvert le clown grâce à Alexis Roy, que j’ai rencontré dans une formation continue en jeu.
Q : Quelles sont tes inspirations en art clownesque?
Michel : J’ai fait ma formation avec Francine Côté et j’ai tâté d’autres choses ici et là, mais je me suis rendu compte que peu importe la formation que je suivais, je traduisais en « langage Francine Côté », parce que c’est une méthode claire, structurée et efficace.
Il y a beaucoup de différentes perspectives et avenues pour définir ce qu’est le clown. Il y a aussi l’approche de Bataclown en clown social qui m’a beaucoup parlé lorsque j’ai fait une formation avec eux en 2010. J’ai également suivi des formations au Brésil.
Q : Ce n’est pas une tâche facile, mais comment définirais-tu le clown?
Michel : C’est une personne qui accepte d’être un livre ouvert. En faisant du clown, on accepte d’être vraiment dans le moment présent, d’accueillir tout ce qui se passe autour et d’être vulnérable, ouvert, pour ensuite repartager à l’autre en augmentant et grossissant les émotions vécues.
Q : Parle-nous de ton rôle à la Faculté d’art clownesque?
Michel : Ça faisait deux ans que j’étais metteur en scène pour la troupe de théâtre du cégep du Vieux Montréal. J’ai trouvé un grand plaisir à guider les gens, donc quand la Fondation Dr Clown a sollicité ses artistes pour structurer l’offre de formations, je me suis dit que ça faisait du sens pour moi de faire quelque chose de similaire à la mise en scène, mais en clown. Être clown, c’est ma job et je fais la plus belle job au monde!
Je n’avais pas la prétention de pouvoir structurer ça tout seul, mais j’étais avec Rosalie Hudon-Fecteau et Audrey Leclair. C’était super d’être ensemble à discuter, échanger, structurer le tout. Philippe Thibaudeau s’est ensuite joint à nous et ensemble nous avons créé les parcours découverte et professionnel.
Q : Quel type de formateur es-tu?
Michel : Mon plaisir, c’est de partager ma passion. Ce que je demande aussi aux participant(e)s de mes formations, c’est d’avoir de l’écoute et de la patience. Ce sont deux qualités que j’ai aussi.
Q : Quelle formation aimes-tu le plus offrir?
Michel : J’adore donner l’Acte 1 du parcours découverte. Généralement, sur l’heure du lunch, le commentaire qui ressort le plus des participant(e)s c’est qu’ils et elles sont étonné(e)s à quel point c’est vraiment du travail. C’est le fun, mais c’est du travail, même physiquement!
Ça vaut vraiment la peine de faire une formation en art clownesque, même si on n’a pas l’intention de faire du clown dans la vie. Il y a plein de choses qui, pour la majorité de nos participant(e)s, finit par rester en eux, dans leur quotidien. Juste de prendre un moment pour soi, pour rire, se défouler, laisser les choses sortir. Non, ce n’est pas une thérapie, mais ça a quelque chose de thérapeutique de se réunir et de créer des relations.